Précédemment, nous avons découvert les deux inventeurs du kart : Art Ingels et Lou Borelli. Profitons-en pour apporter une petite précision au sujet de leur gros bébé :

La version alpha du kart, celle qui a conquis le monde en très peu de temps, était un modèle à motorisation. Mais avant cela, les deux amis ont conçu un prototype qui ne l’était pas. Il était équipé de pédales qui servaient à accélérer comme sur une bicyclette. Et bien qu’ils n’aient jamais donné de nom à leur invention, le jargon du karting l’a instinctivement nommée « Kart Number One. » Simple et efficace, non ?

Lynn Wineland, rédacteur en chef du Hot Rod Magazine, a, dans un article de presse largement partagé, popularisé le terme « Go-Kart », lequel avait été inventé par Duffy Livingston. Grâce à cette publicité ou, si vous préférez, ce placement de produit version années 60, Lynn gagnait 2 $ à chaque vente de Go-Kart. Quelques mois plus tard, son compte bancaire affichait une somme à 6 chiffres. Celle-ci lui permettra d’acheter une nouvelle maison entièrement refaite. Son rêve américain devenait réalité !

Les semaines, les mois, les années sont passés… et la loi de l’offre et de la demande n’a pas changé d’un iota. Il y a six décennies, les investisseurs pionniers augmentaient leurs chances de prendre la plus grande part du marché visé. Rien de nouveau sous le soleil.
C’est dans cette perspective que la société McCulloch, fabricant de moteurs pour tronçonneuses, part à la conquête d’une industrie prometteuse : celle du karting !
De manière expéditive, l’entreprise se met à produire des moteurs C MC-10 à 2 temps, spécialement conçus pour les karts. Ils seront ensuite connus comme étant les plus populaires de leur catégorie.

Voici un autre grand personnage de l’histoire du karting.
En tant que directeur des ventes chez McCulloch, cet entrepreneur ambitieux a largement contribué à l’introduction des karts en Europe. En 1960, lors d’une exposition à Paris, plus précisément au Mondial de l’Automobile, Burton présente deux karts équipés de moteurs très performants, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des médias français. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre ; le karting est LE sport à la mode, c’est LE sport qu’il faut à tout prix essayer !

La sensation de liberté procurée par le karting est inégalable ! Le bruit du moteur rugissant, la vitesse, la pression dans les virages… en clair, ce sport dopé à l’adrénaline offre une expérience unique en son genre. Mais il y a une autre forme de karting, tout aussi populaire que la pratique physique : le karting virtuel. Incarnée par la célèbre série de jeux vidéo « Mario Kart », cette immersion au cœur de l’imaginaire a bercé la jeunesse d’une grande partie des 6 – 35 ans.

Depuis son lancement en 1992, Mario Kart captive les joueurs de tous horizons, qui connaissent ses personnages mieux que certains membres de leur famille : Mario, Luigi, Yoshi, Donkey Kong, etc. Assurément, ce concept a entretenu la passion du karting dans le cœur des joueurs. Ils se sentent vivre les courses de l’intérieur, comme s’ils étaient eux-mêmes aux commandes d’un kart. Et, une chose est sûre, que ce soit sur piste ou sur écran, le karting reste une activité fascinante, laquelle ne manquera pas de susciter des émotions fortes chez ceux qui la pratiquent.

Que serait le karting sans Duffy Livingston ?

Art et Lou ont certes bricolé le premier kart, mais celui qui le valorisa et le fit connaître n’est autre que Duffy. Parce qu’il a cru en leur invention, Duffy n’a demandé aucune rémunération pour la mettre en avant. Combien de projets à haut potentiel ne verront jamais le jour faute de visibilité ? Bénéficier du réseau de Duffy était la meilleure chose qu’Art et Lou puissent espérer. Aujourd’hui encore, le karting passionne des millions d’adeptes aux quatre coins du globe. Alors, passons un petit message à Duffy. Comme dirait l’autre, « Merci pour les travaux ! »

Les moteurs de karts ont connu un essor considérable entre 1950 et 1970. À cette époque, les fabricants cherchaient des solutions de propulsion compactes et puissantes pour leurs machines. Et nous l’avons mentionné précédemment, c’est dans ce contexte que la société McCulloch lança, en 1959, le tout premier moteur dédié aux karts.

Certainement, l’arrivée de cette technologie a marqué un tournant dans l’histoire du karting. Dès lors, une véritable course à l’innovation s’engagea entre les différents acteurs du milieu ! Parmi les noms en tête d’affiche, on retrouvait les entreprises Clinton, Power Products et West Bend. Chacune d’entre elles cherchait à concevoir un meilleur moteur que celui de son concurrent.
À vos marques, prêts, feu, rentabilisez !

L’expansion rapide du karting en Europe n’est pas seulement due à l’exposition réalisée par Burton Reinfrank à Paris ; les militaires américains stationnés sur le continent y ont aussi contribué. La raison en est simple : de 1950 à 1970, les moteurs utilisés dans les karts étaient principalement des moteurs de moto sans boîte de vitesses. Ce qui offrait une solution efficace pour propulser ces machines de course.
En constatant la popularité croissante du karting, plusieurs entreprises européennes se sont positionnées sur le marché, à l’instar de leurs homologues américains. Les Italiens ont ici joué un rôle de premier plan avec des marques comme Komet, Parilla et Saetta, inaugurant un nouveau virage pour la sphère « kart mania » présente sur le continent !

Nous y sommes ! Toutes les conditions sont réunies pour que le karting devienne un sport automobile professionnel : un large public, des coureurs déterminés et une foule galvanisée lorsque leur participant favori remporte la course. Parallèlement, impossible d’évoquer la professionnalisation du karting sans parler de Yamaha et Briggs and Stratton. Déjà bien installés dans le domaine de la motorisation, ces deux entreprises ont, ensemble, customisé, les karts à pédales en y intégrant un moteur 2 temps (KT100) sur leur côté. Une idée simple, mais très efficace puisqu’elle améliora considérablement l’expérience de conduite. Désormais, les pilotes ont assez d’espace aux jambes pour se mouvoir librement, facilitant ainsi une pratique plus intense du karting.

Durant les années 1980, la World Karting Association déclare que le karting est officiellement un sport de compétition. Des pilotes célèbres tels que Jeff Gordon, Al Unser Jr. et Michael Andretti concoururent dans des championnats qui enflamma les tribunes. Les plus de 30 ans se souviennent peut-être du jour où Jeff Gordon, quadruple champion de la NASCAR Sprint Cup, a perdu contre Jessica Dana, une jeune pilote de 15 ans. Quand on demanda à Jessica quelle avait été sa méthode pour gagner, elle répondit ceci : « Je suis juste restée devant pendant toute la course, c’était amusant. »